C’est en 2001 que j’ai rencontré pour la première fois Nicolas Bernardi. C’était lors d’une séance d’essais de la 206 Super 1600 sur les hauteurs de Sainte Maxime… Il faisait froid et Cédric Robert pilotait la dernière-née de Peugeot Sport !
Je fus mis en contact avec le Vainqueur 2000 du volant 206 par un ami et la première chose qui me frappa c’était la décontraction et la sympathie de Nicolas Bernardi. A cette époque nous devions animer des chroniques sur un site avec Serge Jordan et Cédric Robert.
L’année 2000 ne fut pas facile pour les jeunes loups de la 206 Super 1600, la voiture débutait, avait des soucis de jeunesse et un certain Sébastien Loeb était déjà intouchable avec sa Saxo Kit Car… Mais malgré cela Nicolas démontra une motivation, une envie et une passion énormes pour les rallyes. Ses mots lors des chroniques trahissaient une envie démesurée…
En outre l’ambition de Nicolas était présente et même lors des moments les plus difficiles, la confiance et la détermination étaient toujours présentes. Il faut le dire 2000 fut une saison ratée… Mais il fallait rebondir à tout prix et Ford fut un fabuleux espoir… Je me souviens de discutions avec Nicolas à l’aube de cette saison, il me disait : « Malcom Wilson croit en même, Ford c’est hyper pro et j’ai envie de prouver ! » Prouver, Nicolas prouva sa détermination et sa pointe de vitesse lors d’une saison difficile avec peu de développement de la Puma et la démission de Ford en France… J’ai une photo lors du Var 2001 et ce fut la première et unique fois que Nicolas eut un sourire forcé trahissant la frustration et la peur des lendemains sombres… D’ailleurs je me souviens d’un appel à l’aube de la saison 2002, Nicolas Bernardi me disait : »J’ai rien pour le moment je crois que c’est fini pour moi, ça fait ch… j’ai pas prouvé ce que je valais ! »
L’autre tournant pour moi c’est le San Rémo 2002, j’étais en spectateur et la course passa au second plan tant pour moi la performance de Bernardi était surprenante. Le talent il l’avait, la passion aussi mais de là à se battre et à devancer les JWRC c’était comme un coup de tonnerre ! Envie de prouver à tous son potentiel ou rallye de la dernière chance, seul Nicolas connaît le secret ! Toujours est – il que cette perf’ lui offre les portes de la Clio Super 1600 Officielle…
Vous l’aurez compris il y a deux temps forts dans la carrière de Nicolas Bernadi et je le compare un peu à Jalabert dans le Cyclisme… Une première carrière par un coureur cycliste bourré de talent, un accident avec un arrêt et une seconde carrière fulgurante ! Et bien pour Bernardi il y eut une première partie, un arrêt et une seconde partie fulgurante en deux ans !
2003 sonne comme une confirmation du San Rémo 2002… Nicolas fit mieux que de donner une pâle réplique pour mettre Simon Jean Joseph en avant ! Il le poussa dans ses derniers retranchements et malgré cette superbe saison il manque toujours un titre…
Lorsque j’ai su la signature de Nicolas Bernardi chez Peugeot en Championnat de France des rallyes il était évident pour moi que le titre était un objectif réaliste malgré la surmédiatisation d’un Vouilloz et l’inattendu Patrick Henry ! Cette saison 2005 ne fut pas de tout repos et Patrick Henry il faut le dire fut un adversaire superbe et donna aussi du crédit à ce titre ! Mais 2005 marque un autre tournant dans ma relation avec Nicolas Bernardi, j’y ai découvert un autre pilote toujours aussi sympathique mais plus posé et encore plus professionnel dans son approche de la course… Le cadeau de la 307 WRC est pour certains discutable au niveau performance mais comme l’a souvent dit Cédric Robert passer d’une 206 WRC à une 307 est différentet difficile à gérer… Puis tout le monde le sait les Pirelli ne sont pas à la hauteur sur asphalte, alors course sage ou contre performance comme le disent certains ? L’avenir nous le dira… Toujours est – il que j’ai vu grandir un pilote talentueux, passionné et aujourd’hui titré… Pour moi le titre de Champion de France pour connaître un peu Nicolas Bernardi n’est pas un aboutissement mais une étape vers d’autres horizons…
L’aire Bernardi ne fait que commencer…