Pour beaucoup l’ère de la 206 WRC restera marquée sur la terre par la domination de Marcus Gronholm et sur l’asphalte par celle de Gilles Panizzi. Dans les mémoires le pilote Français restera le spécialiste du goudron avec comme point d’orgue le fabuleux 360 en Catalogne. Revenons sur son premier succès en 2000; chronique d’une victoire annoncée…
Jamais un constructeur Français n’avait connu un week-end aussi faste en mondial. Les frères Panizzi, qui couraient depuis longtemps après leur premier succès en mondial l’ont enfin attrapé. François Delecour vaincu par des consignes assure le premier doublé des lions sous le regard de Marcus Gronholm qui limite les dégâts au championnat pilotes et Fabrice Morel qui place sa 206 WRC dans le top 10.
Très vite le problème n’était plus de savoir si Peugeot allait gagner le Tour de Corse mais laquelle de la n°9 ou de la n°10 allait s’imposer sur le port d’Ajaccio; après 14 spéciales et huit temps scratchs Gilles et Hervé Panizzi ont été désigné vainqueurs.
En tête au terme de la première étape, les deux lionnes avaient pris le maquis. Gilles panizzi avait accentué son avance sur François Delecour grâce à un meilleur choix de pneus. Les deux lionnes regagèrent le parc de Cortés séparés par 6 secondes. Au soir de cette première étape la domination ne faisait plus l’ombre d’un doute.
Tout au long de la seconde étape, les deux hommes firent bouillir la marmite, nettoyant tout sur leur passage jusqu’à laver leur linge sale en famille. Entre les deux hommes, les relations n’étaient plus aussi complices et amicales qu’elles ne l’étaient en Championnat de France. Cette rivalité tant inévitable que nécessaire pour décupler les forces, ni Gilles Panizzi, ni François Delecour ne l’exposent en public. Mais à l’assistance les regards s’évitent, on espionne les choix pneumatiques qui sont classés secret défense. On vit sa vie sans se faire de cadeau comme au départ de l’ultime chrono de la seconde étape ou la 206 WRC de Gilles Panizzi loupe son départ sous les yeux de François Delecour qui profite pour prendre la tête de l’épreuve pour deux dixième de seconde. Un écart infime mais tellement important pour le moral.
A vrai dire chez Peugeot on se moquait ben de savoir qui allait gagner pour vu que ce soit une 206 WRC pilotée par un pilote Français et que le podium soit complété par un autre Français. Dans l’ES13, Gilles Panizzi reprenait l’avantage sur François Delecour sur des routes humides. mais c’était sans compter sur la détermination de « freine – tard » t-répliquait avant un retour au parc d’assistance de Campo Dell’Oro lieu de la fameuse réunion dans le motorhome de Peugeot. Les deux 206 WRC possédaient plus de deux minutes d’avance sur Carlos Sainz. Les consignent tombèrent en faveur de Gilles Panizzi leader à ce moment là pour 9 dixièmes ! François Delecour suppliait qu’on lui laisse encore une spéciale celle de Bellevalle- Piétra Rossa; sa spéciale ! La consigne tomba au plus mauvais moment juste avant sa spéciale fétiche où il s’illustre depuis dix ans !
François Delecour dut se plier aux consignes d’équipe, désormais, c’était le seul des trois pilotes officiels à ne pas avoir gagné avec la 206 WRC. Cet épisode Corse marqua les prémisses d’un divorce annoncé entre Peugeot et François Delecour.